Gérer un fonds d’ouvrages spécialisés pour l’adapter au mieux aux besoins d’un public étudiants et enseignants-chercheurs, accueillir et accompagner les usagers dans leurs recherches documentaires, leur offrir un cadre agréable pour étudier, voilà le cœur de métier d’un responsable de bibliothèque. L’exemple incarné par Marie-Hélène Grillo, responsable de la bibliothèque du pôle API.
L’ambiance est calme et studieuse dans la bibliothèque du pôle API ce vendredi après-midi. « C’est très habituel, explique Marie-Hélène Grillo, sa responsable. C’est une petite bibliothèque de second cycle et de recherche, spécialisée en physique, biotechnologies, informatique et mathématiques. » Installée dans le bâtiment du pôle API, à Illkirch, la bibliothèque est très « connectée » aux deux écoles d’ingénieurs* et aux masters de mathématique-informatique qui l’entourent. « Les étudiants sont des scientifiques, avec un peu plus de maturité que des premiers cycles. Ils viennent ici pour travailler, cherchent des conditions qui leur permettent de rester concentrés. »
Une vocation ?
Marie-Hélène Grillo a su très tôt qu’elle aimerait travailler dans les métiers de la documentation. « J’aimais les livres, les ouvrages en général, et être dans une posture de médiation. J’aimais aussi la perspective d’avoir un métier de contact, en lien avec le public. »
Après des études d’histoire et de sciences de l’éducation, elle fait un DUT d’Information-Communication à l’IUT d’Illkirch. « Parallèlement, pour financer mes études, je travaillais comme surveillante dans un lycée. J’ai compris que j’appréciais le contact avec des publics jeunes et j’ai décidé de m’orienter plutôt vers les milieux scolaires et universitaires. »
Jeune diplômée, elle travaille un temps à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU), passe et réussit le concours de bibliothécaire adjointe spécialisée. D’abord en poste dans une bibliothèque universitaire, à Reims, pendant deux ans, elle revient à Strasbourg pour travailler dans la bibliothèque du pôle API, puis celle de pharmacie. En 2011, elle revient au pôle API, sur son poste actuel.
Quel quotidien ?
Alors, à quoi ressemble son quotidien de responsable d’une petite bibliothèque (11 000 ouvrages, 310 titres de revues, 70 places assises, trois agents) ? « Le cœur du métier consiste à gérer les collections. Et en premier lieu, acquérir les documents pertinents pour les enrichir. Le choix se fait en cohérence avec les enseignements dispensés dans les composantes de référence, et en lien étroit avec les enseignants-chercheurs, d’autant que nous sommes dans une bibliothèque de recherche. » Les collections doivent aussi être valorisées, connues, et accessibles.
Autre grande mission du responsable de bibliothèque et de ses collègues : animer la bibliothèque. « Nous organisons très régulièrement des formations à la recherche documentaire, pour aider les étudiants à utiliser notamment les ressources électroniques. Nous proposons aussi des expositions, parfois à partir de posters réalisés par les étudiants. »
A cela s’ajoute une évidente mission d’accueil et d’accompagnement des publics, qui n’est pas la moins chronophage. « Nous sommes labellisés Marianne. Ainsi, pour nous adapter aux besoins du public, nous avons élargi nos plages d’ouverture. »
Les plus et les moins de son métier ?
« Pour moi, le contact avec le public, le soutien aux étudiants, c’est très important. C’est vraiment quelque chose que j’aime faire. » Mais Marie-Hélène Grillo apprécie de nombreuses autres choses dans son travail : il est varié et demande de la polyvalence (en plus de la gestion des collections et de l’accueil du public, elle assure le suivi budgétaire, l’animation de l’équipe, la gestion de projets…). Il s’effectue dans un milieu de savoir et, contrairement aux apparences, n’est pas isolé.
« Nous sommes dans une petite bibliothèque excentrée, mais nous travaillons fortement en réseau avec les composantes présentes sur le site, mais aussi avec nos collègues des autres bibliothèques, et les départements transversaux du Service des bibliothèques. »
Bref, Marie-Hélène est une professionnelle heureuse, qui a du mal à trouver des inconvénients à son travail. « Bon, ce qui est un peu difficile, c’est la tendance aux restrictions budgétaires qui complique le quotidien et empêche de développer les services autant qu’on le souhaiterait, concède-t-elle. Mais, pour autant, chaque jour je me félicite d’avoir choisi ce métier et d’avoir la chance de l’exercer ici. »
Caroline Laplane
* École supérieure de biotechnologie de Strasbourg (ESBS) et Télécom physique Strasbourg