Véronique Henriot a succédé le 1er juin dernier à Angèle Peter, en poste depuis 2009. Revue des enjeux de cette fonction hautement stratégique avec la nouvelle assistante sociale des personnels de l’Université de Strasbourg.
Sur la porte du bureau de Véronique Henriot, à l’Institut Le Bel, une affiche indique en rose fluo qu’elle est l’assistante sociale des personnels, et des personnels uniquement. Les étudiants sont renvoyés vers ses homologues du Crous. « Service social des personnels » à elle tout de seule, elle a bien assez à gérer les plus de 5 000 personnels Unistra – 5 800 en comptant les contractuels1….
Paupérisation croissante
Avant d’avoir été pendant douze ans assistante sociale auprès des fonctionnaires de la police et des préfectures, Véronique Henriot, diplômée en 1998, a exercé en hôpital psychiatrique et au sein du service social des personnels de l’Armée de l’air. « Venir à l’université, c’est un choix, un nouveau challenge professionnel. Je me donne un an pour être entièrement opérationnelle, entre la découverte d’une toute nouvelle institution et de très nombreux métiers. »
Si elle s’estime « très privilégiée » par le mois de tuilage auprès de sa prédécesseur, Angèle Peter, Véronique Henriot reconnaît déjà qu’elle fait face à une situation de paupérisation croissante des agents. « Et, avec une moyenne de six nouveaux dossiers chaque semaine, il m’est difficile de mettre en place un suivi rigoureux comme je le souhaiterais, notamment relancer les agents déjà rencontrés, pour faire le point sur l’avancée de leurs dossiers ». Objectif de l’assistante sociale : « Trouver des pistes pour que les agents soient en mesure de résoudre leurs difficultés, rejaillissant très souvent sur la sphère professionnelle, et inversement ».
« Rendre l’agent proactif »
Car les difficultés, arrivant rarement seules, se cumulent : divorce, monoparentalité, problèmes financiers et de santé… « Les agents qui me sollicitent sont majoritairement des Biatss, des enseignants dans une proportion un peu plus faible. Nous évoquons leurs problèmes, mais aussi ceux de leurs proches. Je suis une "courroie de transmission" entre l’agent et les services externes et internes à l’Unistra2, vers lesquels je me tourne pour trouver des solutions, ou vers qui je renvoie. »
Si le protocole est à chaque fois le même – réception, accueil, écoute, diagnostic, proposition de mesures d’accompagnement – chaque cas est unique. « Il peut par exemple s’agir de décalages de paies, qui mettent les agents dans des situations délicates. »
Véronique Henriot s’est fixé des objectifs clairs : « Rendre l’agent proactif dans la recherche de solutions, avec mon appui. Et mettre l’accent sur l’action individuelle de mon travail ». Pour autant, la dimension collective est indispensable et représente une part quotidienne importante. L’assistante sociale assiste aux réunions mensuelles d’examen des situations individuelles avec le Service de santé au travail et la Direction des ressources humaines, « pour prendre les difficultés le plus en amont possible ». Elle prend également part aux réunions Qualité de vie au travail et à celles du réseau Handicap et travail.
A noter que « les assistants de service social (catégorie A) et les étudiants des écoles se préparant à l'exercice de cette profession sont tenus au secret professionnel dans les conditions et sous les réserves énoncées aux articles 226-13 et 226-14 du code pénal », tient à préciser Véronique Henriot.
E. C.
1 Contractuels sur mission de valorisation et crédits de recherche
2 Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), Caisse d’allocations familiales (CAF), Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pour les externes ; Direction des ressources humaines, Service de santé au travail (SST) pour les internes (liste non exhaustive).